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Depuis les élections municipales de 2008, Nicolas Kerdraon est devenu maire adjoint de la petite commune de Saint-Michel-en-Grève (22) dont le maire René Ropartz est bien connu puisqu’il est l’un des fers de lance de la lutte contre les marées vertes en Bretagne.

Pour soutenir l’action de son maire, Nicolas Kerdraon s’est emparé de ce dossier. En collaboration avec les élus de la commune voisine de Tréduder, il a travaillé à des propositions concrètes pour, bien avant l’appel à projet de l’Etat, bâtir un projet de territoire axé sur l’agriculture et ainsi contrecarrer une pollution présente depuis plus de 40 ans sur le littoral de la Lieue de Grève. Rencontre.


L’agora. Nicolas Hulot vient de se rendre à St Michel-en-Grève, village où tu es adjoint mais aussi village célèbre pour la pollution des algues vertes qu'il subit depuis 1971. Comment as-tu ressenti cette visite ?

Nicolas Kerdraon. Comme prévu, cette visite a donné lieu à grand barnum médiatique.  La présence de la Coordination rurale sur place l'était moins attendue. Du coup, cette visite qui se voulait symbolique et médiatique, a tourné à l'affrontement stérile entre les associations environnementalistes qui simplifient la problématique à outrance et des agriculteurs, prisonniers de leurs dettes et d'un modèle qui les entraînent dans une fuite en avant criminelle pour eux, pour notre alimentation et pour notre environnement commun dont ils sont en partie gestionnaire mais dont ils ne doivent pas se croire propriétaires.
Finalement, dans l'optique de la résolution du problème "marées vertes", on est passé d'une visite anecdotique à une journée contre productive. Le bilan de cette visite pourrait s'avérer plus positif si tout cela incitait l'Etat à prendre réellement la mesure de ses responsabilités puisque les acteurs de terrains, sur le bassin versant, semblent enfin volontaires pour avancer dans la bonne direction, celle qui améliorera la condition des agriculteurs sur le bassin tout en réduisant les pollutions à la source. C’est la voie de la valeur ajoutée, il faut produire moins mais mieux.

L’agora.  Tu te qualifies souvent d' « écologiste dans l'action », qu'est-ce que cela signifie concrètement sur la problématique algues vertes ?

Nicolas Kerdraon. Cela signifie justement ne pas se contenter du confort moral qu'apportent les positions « contestataires », ni transiger sur le fond en collant des pansements sur des jambes de bois. Cela signifie faire des propositions comme nous l'avons fait en 2008, dès notre élection aux conseils municipaux de Tréduder (200 habitants) et de St Michel en Grève (474 habitants). Étant les premières victimes de ce sinistre, nous avons osé faire ces propositions (doc.1 les propositions de St-Michel et de Tréduder sur le BV de la Lieu de Grève) car nous étions évidemment insatisfaits des programmes quinquennaux alibis proposés par notre comité de bassin et voté par les amis de M. Hulot qui avait pour seuls effets de préserver l'agriculture intensive de ses responsabilités et de gérer la crise en aval, c'est-à-dire organiser le ramassage des algues sur la plage. Nous avons prôné la réorientation des systèmes agricoles sur le territoire, vers la valeur ajoutée, les labels herbagés et bio et la "re-territorialisation" de la transformation pour que nos agriculteurs sortent de la course à la quantité et gagnent mieux leur vie en produisant mieux et bien. Nous n'avons rien inventé. Nous nous sommes basés sur les exemples réussis (Augsbourg, Vittel, Munich) et sur une réflexion sur le fond, sans rentrer dans les poncifs « pseudo-techniques » sur lesquels les productivistes et les écologistes s'écharpaient encore hier au moment de la visite de Nicolas Hulot. Nous avons voulu nous adresser au chef d'exploitation pour lui parler revenus, valorisation, qualité, etc. Ces propositions ont finalement trouvé un écho auprès des élus et des agriculteurs locaux, et ont été intégrées au programme qui a été validé par le comité scientifique mis en place dans le cadre de l'appel à projet de l'Etat. Nous avons obtenu des avancées ... sans insulter qui que ce soit.

L’agora. Où en est ce projet de territoire que M. Hulot ne semble pas connaître à moins qu'il ne l'ignore à  dessein ?


Nicolas Kerdraon. Le projet de territoire qui a été le seul validé par la commission scientifique mise en place par l'Etat (doc.2, l’avis du conseil scientifique), n'a malheureusement pas encore démarré. Cela fait deux ans que le cheval est mort sur la plage de St Michel en Grève et le financement du plan (a minima) vient seulement d'être validé par l'ensemble des partie. Le volet "curatif" prête encore à discussion car les collectivités locales concernées réclament à l'Etat la prise en charge intégrale des frais occasionnés et réclament de pouvoir continuer à épandre les algues vertes sur les champs ce qui reste à l'évidence, la moins mauvaise solution. La charge azotée apportée par ces algues restant, au final, marginale par rapport aux apports en engrais minéral par exemple ... Le problème, c'est qu'en validant le financement au printemps, on rate encore une année culturale ! Il faut rester philosophe, des marées vertes il y en aura encore pendant 30 ans, malheureusement. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas avancer vite maintenant, au contraire !

Les candidats passent sans parfois s’intéresser au travail accompli sur le terrain

A Saint-Michel, le combat contre les algues vertes se conjugue au quotidien !

les propositions

de St-Michel et de Tréduder sur le BV de la Lieu de Grève

l’avis du conseil scientifique

Des élus de terrain face à la marée verte


30/05/2011

     Aujourd'hui, le maire Jean-Claude Paris et son adjoint Christophe Kergosien se rendent sur la plage de st Michel en Grève où les attend Nicolas Hulot, le candidat à la candidature d'Europe Ecologie Les Verts à la présidentielle.

L’avis du candidat

à la présidentielle

NIcolas HULOT

Pendant que les shadocks pompent

les Gibis continuent de réfléchir